Ressources en ligne
A.Savin, FAL, via Wikimedia Commons
Plusieurs articles ou comptes rendus de livres concernant l’histoire de BNP Paribas ont été publiés dans des revues et sont aujourd’hui librement consultables en ligne grâce à des plateformes dédiées. Nous vous proposons des liens vers ces articles. C’est un moyen de rentrer plus avant dans l’histoire de la banque mais aussi d’observer l’évolution des problématiques chez les historiens.
Banque de crédit et de dépôt des Pays-Bas
La Banque de Paris et des Pays-Bas (Paribas) est née de la fusion en 1872 de la Banque de Paris et de la Banque de crédit et de dépôt des Pays-Bas. Cet article de deux néerlandophones met en évidence l’histoire hollandaise de la banque et le rôle du docteur Samuel Sarfati, grâce à des archives peu exploitées jusque-là.
Paribas
Issu d’une thèse d’Etat, l’article montre comment, à travers ses participations, Paribas exerce une fonction de contrôle, de planification et de régulation du système productif français. M’hamed Sagou a été ultérieurement (1993-1994) ministre des Finances du Maroc.
Cet article est une sorte de réponse aux travaux de M’hamed Sagou sur la Banque Paribas. Les participations des banques d’affaires se ramifient avec le temps du seul fait de la continuité de leurs opérations. En déduire que s’instaurent ainsi, dans le système industriel, des centres de décision prépondérants et purement financiers est une interprétation tentante mais contraire à l’évolution réelle.
Déjà, même lorsqu’elles sont restées privées, les grandes entreprises de base telles que les banques d’affaires ont pu, dans un passé plus ou moins éloigné, contribuer à créer, ont échappé à leur contrôle du fait tant des dimensions qu’elles ont atteintes que de la concurrence entre banques.
Le même phénomène se produit présentement pour les entreprises de taille plus modeste où les banques d’affaires sont parfois appelées à jouer un rôle, le plus souvent bénéfique, d’initiative et de mouvement. L’influence qu’elles y acquièrent tend à s’atténuer une fois réalisées les restructurations nécessaires ou franchis les passages difficiles.
Au total, le plus grand nombre des participations des banques d’affaires témoignent de leur action passée beaucoup plus que d’une actuelle position de contrôle
La Compagnie générale de télégraphie sans fil (CSF), créée en 1918 pour exploiter les liaisons télégraphiques internationales de la France, est devenue en cinquante ans un puissant groupe industriel, spécialisé dans l’électronique. Son parcours a été accompagné dès l’origine, et jusqu’à sa fusion avec Thomson en 1968, par la Banque de Paris et des Pays-Bas (BPPB), tant sur le plan bancaire que sur le plan stratégique. Ce partenariat parfois mouvementé est caractéristique du rôle qu’ont pu jouer les grandes banques d’affaires dans le secteur industriel au cours du XXe siècle.
Dans cet article qui montre la précocité du soin des banques pour leurs archives, l’autrice évoque les deux bâtiments d’archives de Paribas, et notamment celui construit dans l’entre-deux-guerres rue Laugier à Paris.
Comptoir national d’escompte de Paris
Loin de se complaire dans le seul rayonnement colonialiste, la banque qu’est le C.N.E.P. place son activité outre-mer dans le cadre d’un métier spécifique, le financement des échanges, en cherchant à s’insérer à toutes les étapes de plusieurs filières par produits (coton, huile, laine, arachides, produits tropicaux, etc.) : ventes de demi-gros et du négoce en métropole, maisons de négoce portuaires, firmes d’import-export sur les places outre-mer, afin de suivre un produit d’un bout à l’autre de son traitement. L’implantation outre-mer est ainsi d’abord une logique de filière, en particulier en Egypte, en Inde, comme d’ailleurs aux États-Unis ou en Argentine. C’est donc en approfondissant cette logique de filière que le C.N.E.P. cherche aussi à acquérir une stature de « banque coloniale », en participant au financement des échanges de Madagascar, de la Tunisie et, par le biais de la B.A.O., en Afrique noire.
Issu de la petite banque privée, Alphonse Pinard fut nommé à la direction du Comptoir d’Escompte de Paris dès sa fondation en 1848. À partir du traité de commerce de 1860, il fut chargé de redéployer les activités de son établissement vers le financement du commerce extérieur. Il créa des agences en Extrême-Orient et fonda le Crédit foncier colonial. Cette société devint le creuset de son alliance avec Louis Bischoffsheim et Edouard Hentsch, représentants respectifs de la banque juive allemande et de la banque protestante genevoise, et le point de départ d’une très importante filière de création bancaire : Banque de Dépôt et de Crédit des Pays-Bas, Société générale, Banque franco-égyptienne et, après la mort de Pinard, Paribas et Banque de l’Indochine. Pinard, cet inconnu, est un acteur majeur de la révolution bancaire du Second Empire et un pionnier de l’impérialisme financier.
S’il y a une banque qui illustre la notion de révolution bancaire, c’est bien le Comptoir national d’escompte de Paris, maison mère de la BNP, fondée en mars 1848 dans le contexte de la crise financière et de la révolution républicaine. Après avoir rappelé les origines et l’ampleur de la crise du crédit en 1848, les destructions à l’intérieur du système bancaire et le désarroi du commerce parisien, cet article met en valeur les hommes nouveaux, sortis de la révolution de février, qui prirent l’initiative, et s’attache à reconstituer leur itinéraire : ce n’était pas des banquiers, mais des politiques inquiets et des usagers pressés, notamment les libraires éditeurs parmi lesquels se détache la figure d’Antoine Laurent Pagnerre, initiateur de la campagne des banquets républicains avant 1848 et premier directeur du Comptoir. Les innovations mises en œuvre, comme l’association des capitaux privés et publics ou les facilités accordées aux entrepreneurs par la création de magasins généraux et de sous-comptoirs, permirent une véritable démocratisation du crédit et contribuèrent à donner au Comptoir une image de banque républicaine.
L’article (en anglais) traite du sauvetage organisé par la Banque de France à la suite du krach du Comptoir d’escompte de Paris en 1889. La Banque de France a organisé de manière préventive un “canot de sauvetage” afin de protéger les déposants et de permettre une liquidation ordonnée. Pour se protéger des pertes sur le prêt de renflouement, un syndicat de garantie a été constitué, pénalisant ceux qui avaient participé à la spéculation sur le cuivre à l’origine de la crise, et apportant une aide financière à la Banque de France. La création du syndicat et d’autres actions ont permis d’atténuer l’aléa moral d’une telle intervention. Cet épisode contraste avec le conseil donné par W. Bagehot à la Banque d’Angleterre de contrer une panique en prêtant librement à un taux élevé sur de bonnes garanties, en laissant les institutions insolvables faire faillite.
Comptoir d’escompte de Mulhouse
Fondé en 1848 dans le contexte de la crise financière, le Comptoir d’escompte de Mulhouse est un des rares comptoirs régionaux à survivre. Qui plus est, banque allemande en 1913, il donne naissance à une grande banque française, la Banque nationale de crédit (BNC) qui devient BNCI en 1932, puis après fusion avec le CNEP, BNP en 1966 dont il est donc une des principales maisons-mères. Trois moments-clés sont ici particulièrement étudiés : la fondation et ses suites immédiates, l’exceptionnelle croissance de la Belle Époque sous l’impulsion d’un banquier d’exception, Eugène Raval, la partition de l’entreprise en 1913 et ses conséquences dans l’Alsace française d’après 1918.
BNP
L’auteur s’interroge sur la redistribution du pouvoir sur de grandes quantités d’actifs patrimoniaux après le démantèlement progressif du pôle financier public sous l’effet des lois de privatisation : la privatisation de la BNP en 1993 constitue une des opérations phares de ce bouleversement.
Comptes rendus d’ouvrages